Canción de la torre más alta
- Rimbaud.
- 7 dic 2018
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Ociosa juventud Esclavizada a todo, Por delicadeza Me perdí la vida. ¡Ah! Que venga el tiempo En que los corazones se enamoren.
Me dije a mí mismo: deja, Y que nadie te vea: Y sin la promesa De los goces más altos. Que nada detenga El augusto retiro.
Tuve tanta paciencia Que sólo queda el olvido. Temores y dolores Partieron al cielo. Y la sed maldita Oscurece mis venas.
Así la Pradera Liberada al olvido, Más alta, florecida De incienso y cizañas Al zumbido feroz De cien moscas sucias.
¡Ah! ¡Mil viudas De un alma tan pobre Que sólo tiene la imagen De Nuestra Señora! ¿Acaso hay que rezarle A la Virgen María? Ociosa juventud Esclavizada a todo, Por delicadeza Me perdí la vida. ¡Ah, que venga el tiempo En que los corazones se enamoren! Mayo de 1872.
Chanson de la plus haute tour
Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne Où les coeurs s’éprennent.
Je me suis dit : laisse, Et qu’on ne te voie : Et sans la promesse De plus hautes joies. Que rien ne t’arrête, Auguste retraite.
J’ai tant fait patience Qu’à jamais j’oublie ; Craintes et souffrances Aux cieux sont parties. Et la soif malsaine Obscurcit mes veines.
Ainsi la prairie A l’oubli livrée, Grandie, et fleurie D’encens et d’ivraies Au bourdon farouche De cent sales mouches.
Ah ! Mille veuvages De la si pauvre âme Qui n’a que l’image De la Notre-Dame ! Est-ce que l’on prie La Vierge Marie ?
Oisive jeunesse A tout asservie, Par délicatesse J’ai perdu ma vie. Ah ! Que le temps vienne Où les coeurs s’éprennent !
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